« Ce doit être de ma faute ».
Se sentir coupable, à tort ou à raison ?
Je culpabilise, tu culpabilises, nous culpabilisons…
Mais à quoi sert la culpabilité ?
D’où vient ce sentiment et pourquoi a-t-il tant d’emprise sur nos vies ?
Et lorsqu’il devient tyran, comment s’en sortir ?
Régulièrement présente, parfois envahissante, souvent très douloureuse, la culpabilité est un sentiment qui n’est pas forcement négatif. La culpabilité est avant tout une émotion structurante qui nous sert de repère entre le bien et le mal et qui favorise et nourrit notre empathie.
Tension, anxiété, agitation, la culpabilité est une expérience émotionnelle négative, mais elle est signe d’une bonne santé psychologique. Elle nous signale que nous avons transgressé nos valeurs et nous pousse à réorienter notre regard vers nos besoins et ceux des autres.
Pourtant, nous le constatons dans nos vies quotidiennes, notre sentiment de culpabilité nous fait rarement avancer vers des voies plus raisonnables et empathiques, mais au contraire nous entraine vers des angoisses mal fondées et inutiles.
La culpabilité est trop souvent un sentiment trompeur. S’estimer coupable, ne prouve jamais que ce soit justifié. En effet, généralement trop sévère, ce sentiment peut devenir tyrannique et nous en demande toujours plus : « renonce à tes envies » « pense d’abord aux autres » « tu aurais dû faire mieux » … La voix destructrice de la culpabilité s’enracine dans une vision déformée de nous-mêmes et de nos attentes personnelles. Elle nous entraine dans des jugements erronés sur notre part de responsabilité, nous rendant entièrement coupables des situations et des autres.
La culpabilité parentale est un exemple flagrant de ce piège. Si l’enfant va mal, c’est la faute du parent. Et pourtant, pas forcément, bien heureusement… Tant d’autres facteurs pèsent également sur la balance de la responsabilité. Quelle est la part de l’autre ? Quelle est la part du contexte, de la situation ? Quel poids avons-nous vraiment sur la détermination d’une situation ?
La sortie de la culpabilité passe par la connaissance de soi, et par la reconnaissance de nos véritables désirs, de nos ressources, de nos fragilités et de nos éventuelles erreurs.