Édito
Un jour, mon Prince viendra…
Connaissez-vous le syndrome de Blanche Neige ?
Il y en a plusieurs descriptions, mais l’une d’elles décrit cette posture passive qui consiste à errer dans son for intérieur, en attendant patiemment que la rencontre de cet Autre frappe à la porte de chez soi.
Que nous croyions ou pas aux contes de fées, ce n’est pas le fond du sujet. Ce qui compte, c’est la magie qui opère dans ces contes. Cette magie existe, nous l’avons tous ressentie au moins une fois dans nos vies. Cette alchimie, cette sensation si troublante de reconnaître l’autre de façon immédiate, de se ressentir dans une forme de familiarité profonde avec cet Autre.
Une vraie rencontre.
La magie de la rencontre est fondamentale et fondatrice de nos mouvements psychologiques. C’est par et grâce à la rencontre que nous évoluons, que nous nous transformons.
La rencontre est au psychologique, ce que l’oxygène est à la biologie.
Alors, comme Blanche Neige, certains en rêvent, l’idéalisent, l’attendent bien cachés dans leur cabane au fond du jardin. D’autres s’activent, sortent de leur zone de confort, multiplient les possibilités de rencontres, osent le trouble, l’inconfort passager, l’inattendu… Ils s’exposent.
Dans un temps où nous avons démultiplié les moyens d’entrer en communication et de nous rencontrer, pourquoi sommes-nous si nombreux à nous sentir rétrécis dans nos vies ?
Que nous soyons en couple ou célibataires, jeunes ou vieux, heureux ou malheureux, cette News vous propose de mieux penser la magie des rencontres et d’explorer ensemble ses innombrables bénéfices pour notre santé psychologique.
Par Audrey Platania-Maillot, psychologue clinicienne.
Aller à la rencontre pour ne plus aller à l’encontre…
Rencontrer
Quel verbe étrangement ambivalent… Il veut nous rassembler, induire le lien, la relation, les valeurs du partage, de l’amour évidemment… et pourtant, dans sa construction, il contient le terme « contre » et « encontre ». Son étymologie vient même du terme « se combattre » ! Il y a une véritable énergie, une force particulière dans ce verbe qui en nous plaçant face à l’autre, face à l’inconnu, induit à lui tout seul cette ambiguïté psychologique fondamentale : je sens, j’ai besoin, j’ai envie de rencontrer, mais cette mise en face de l’autre me bouleverse, me trouble, m’insécurise.
La rencontre est une aventure à la découverte de l’autre, de soi-même, de territoire encore inexploré. C’est comme partir en voyage. Ce verbe se conjugue avec excitation, exaltation et, parfois, profonde inquiétude !