Édito

Apprendre, ce verbe est-il agréable ou désagréable ? Attirant ou repoussant ?
Si nous le murmurons doucement, que ressentons-nous au creux de nous-mêmes ?

« Moi, j’aime apprendre, c’est dans ma nature ! » « Mon fils lui, il n’aime pas apprendre ! Avant, il aimait apprendre… maintenant il s’en fiche, plus rien ne semble l’intéresser... »
Apprendre est-il réellement un centre d’intérêt ? Un goût ? Une facette de personnalité dont certains seraient dotés et d’autres moins ?
 
Souvent, nous associons trop vite ce verbe à l’apprentissage scolaire. Alors automatiquement, il se relie à l’attente de la performance, à l’évaluation des connaissances, aller au bout du programme, avoir la moyenne, apprendre, réviser, encore et encore…Pourtant, au-delà de cet univers scolaire auquel il est associé, apprendre est un verbe extraordinaire. Au sens propre du terme. Il modifie l’ordinaire. Il crée un passage entre l’avant et l’après. Apprendre une leçon, une nouvelle connaissance, une procédure, une stratégie, une compétence.  Apprendre une bonne ou une mauvaise nouvelle. Apprendre sur Soi, sur les autres, sur le monde. Quel que soit le contenu, apprendre transforme toujours notre cerveau sur un plan biologique, psychique et émotionnel. C’est un verbe actif au cœur de notre possibilité à bouger, changer, au centre de notre flexibilité, du développement intellectuel, du développement de Soi. Chaque jour, du début de notre vie à sa fin, apprendre est un mouvement transitionnel qui nous transforme.Prendre ou reprendre le temps d’apprendre, c’est maintenant, c’est ici ! 

Apprendre pour vivre, vivre pour apprendre
Par Audrey Platania-Maillot, psychologue clinicienne.

Apprendre est inné.
Tout le monde aime apprendre. Oui, tout le monde aime apprendre. Ou plus exactement apprendre est un mouvement inné qui anime tout être vivant. Il s’agit d’une caractéristique intrinsèque liée à la survie et à l’évolution des espèces qui met en jeu des processus archaïques de notre cerveau, notamment les circuits de motivation qui sont à la base de notre élan vital. L’observation des bébés nous en apprend beaucoup…   

Le bébé est un expérimentateur du monde. Il expérimente avec son corps les objets de son environnement. Il teste le résultat de ses actions sur les objets qui l’entourent.
Tripoter, sucer, goûter, jeter, serrer… chaque action qu’il produit n’est pas seulement ludique pour lui. C’est de cette manière que le bébé apprend les premières lois de causalité, les premières lois physiques qui régissent son monde.

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